Faire découvrir le personnage de conte de la mythologie slave Babayaga aux élèves permet de s’écarter de nos contes classiques d’Europe de l’ouest Grimm/Perrault, tout en restant dans une structure narrative classique. C’est intéressant avec des élèves de CE2, qui maitrisent déjà bien nos contes traditionnels et qui sont prêts à s’ouvrir à des cultures littéraires étrangères.
L’album « Babayaga »
Il existe un grand nombre d’albums en français sur Babayaga. Mon choix s’est porté sur la version racontée par Taï-Marc Le Thanh et illustrée par Rebecca Dautremer. C’est un livre grand format, donc adapté à une lecture dans une salle de classe élémentaire. Les illustrations sont magnifiques. Le registre de langue est relativement soutenu.
Le découpage de l’album
J’ai découpé l’histoire en 4 parties :
- la situation initiale (la présentation du personnage de Babayaga),
- le lancement de l’épreuve (la visite de Miette chez Babayaga) et l’intervention d’un adjuvant (le crapaud),
- la résolution de l’épreuve (étape 1),
- la résolution de l’épreuve (étape 2) et la situation finale.
Le tapuscrit
Le tapuscrit comporte 6 pages A5 que les élèves collent dans leur cahier de littérature.
Les fiches de travail
Chaque partie est travaillée sur deux séances.
La première séance est consacrée à une lecture magistrale, suivie d’un échange collectif autour de la compréhension.
La seconde séance commence par une lecture oralisée par les élèves, puis je propose une fiche d’exercices qui porte sur les éléments principaux de la partie étudiée : les personnages, les lieux, les objets, les situations…
Des activités complémentaires autour du personnage de Babayaga
L’exploitation de cet album permet de travailler la structure classique du conte et ses éléments caractéristiques. J’y ajoute un travail plus poussé autour du personnage littéraire de Babayaga, version russe de nos fées et sorcières et ogresses. Je propose aux élèves un diaporama, un documentaire vidéo, un film d’animation et une chanson.
Le diaporama
Il montre de nombreuses représentations contemporaines du personnage de Babayaga, ce qui permet de dresser son portrait physique et la liste de ses attributs.
Le documentaire vidéo
Il s’agit de la vidéo de la chaine YouTube « Arcana les Mystères du monde ». Le contenu est relativement complexe sur certains passages, mais cette vidéo permet aux élèves de visualiser d’autres représentations de Babayaga.
Le film d’animation
Le personnage de Babayaga apparait dans de nombreuses histoires slaves pour les enfants. Les plus connues sont les contes russes « Vassilissa la Belle » et « La Princesse-Grenouille ». J’ai préféré proposé à mes élèves une histoire moins connue qui a été racontée en film d’animation en 1949 : « Les Oies-Cygnes ». Le personnage de Babayaga y est représenté selon ses attributs traditionnels tels que les élèves les ont découverts au fur et à mesure de la séquence, ce qui me parait essentiel.
Niveau bande-son, c’est un peu compliqué. Le film est en russe. Je n’ai pas trouvé de fichier sous-titres en français, alors j’ai inséré un fichier sous-titres anglais. Mes élèves ne comprennent ni la bande-son ni les sous-titres, bien sûr. Mais le fait d’avoir les sous-titres en anglais me permet de traduire en direct les paroles du film. Ça peut sembler un peu artisanal et bancal comme procédé, mais en fait cela fonctionne très bien. Il y a peu de paroles, les images se suffisent souvent à elles-mêmes pour suivre le fil de l’histoire. J’interviens seulement quand ce qui est dit me semble important pour la compréhension.
Le fichier de sous-titres en anglais : Geese-swans-1949-Gusi-Lebedi-English-subtitled-Russian-animation.srt
Le script des sous-titres en anglais : Geese-swans-1949-Gusi-Lebedi-English-subtitled-Russian-animation.txt
La chanson La Baba-yaga, de Pakita
Cette chanson est un classique des écoles primaires. Elle est extraite de l’album « La lune a besoin de toi », de Pakita.
L’air rappelle la musique traditionnelle russe (autre axe de travail en lien avec le conte, en éducation musicale). L’intérêt de la proposer en CE2, c’est de travailler plus en profondeur sur les paroles et l’écriture des couplets.
Un travail sur l’histoire racontée par la chanson :
- le couplet 1 : Babayaga est en chasse, elle souffle, grogne et crache tout en volant dans son pilon ;
- le couplet 2 : Babayaga attrape un enfant ; s’ensuit une bagarre où on cogne, on mord, on boxe ;
- le couplet 3 : Babayaga prépare dans son chaudron la sauce dans laquelle elle plongera l’enfant pour le faire cuire.
La chanson s’arrête là… Mais évidemment, mes élèves ont eu envie d’inventer la suite de l’histoire dans un quatrième couplet : Babayaga coupe, goute, mange… et dévore (« coupi, coupa, gouti, gouta, mangi, mangea, dévori, dévora »).
Un travail sur le vocabulaire employé :
- La description de la sorcière, qui fait écho aux attributs traditionnels déjà relevés tout au long de la séquence,
- les verbes d’action, avec des conjugaisons inventés, voire même un verbe inventé (marmiter »).
Je vous conseille aussi le conte raconté par Elodie Fondacci, sur Radio Classique (des Histoires en musique), le podcast est téléchargeable gratuitement !
Est-ce que les enfants ont demandé pourquoi Babayaga n’a pas été aidée par sa maîtresse et que les parents à part de la consoler ont dû aller voir la direction d’école ? Et pourquoi elle voulait rassembler aux autres qui mentent et que ce n’est pas bien? Est-ce que les enfants russes sont comme ça ?