Comment se préparer à remplacer en maternelle, dans une classe inconnue ?

PoZ sur son monocycleJe décris dans cet article ma routine dans les 20 minutes qui précèdent le démarrage de la journée.

L’objectif de cette routine, c’est :
• de m’imprégner au maximum de l’ambiance de la classe,
• de repérer les différents espaces et d’imaginer, en fonction de leur agencement, comment ils sont utilisés par les élèves,
• de repérer le matériel que j’aurai à ma disposition.

Il est essentiel que j’ai l’air sure de moi face à des jeunes élèves qui ne perçoivent pas que je ne suis pas dans ma classe et que je ne connais pas les codes de leur école. Ils savent que je ne suis pas leur maitresse, mais ça s’arrête là.

Voici donc les différentes étapes de cette routine, qui me permettront d’accueillir sereinement et efficacement les élèves.

1/ S’approprier le cahier-journal

Cahier-journal de maternelle
Cahier-journal synthétisé

Si le remplacement était prévu, il est probable que le titulaire ait laissé son cahier-journal de la journée. C’est le premier document que je cherche en arrivant, et il me faut généralement un bon moment pour en prendre connaissance. En maternelle, c’est souvent un document dense, qui fourmille d’informations institutionnelles (les domaines, les objectifs, les compétences…). Je ne jette pas la pierre aux collègues, qui ne font qu’élaborer un document tel qu’exigé par la hiérarchie. Le souci, c’est que toutes ces informations parasitent le repérage des informations utiles. Il m’arrive d’ailleurs souvent de le recopier pour le synthétiser !

Mes astuces pour m’approprier un cahier-journal de maternelle :
• Je surligne les informations utiles.
• Je recopie très rapidement le cahier-journal en ne prélevant que les informations utiles.

2/ Repérer l’emploi du temps

L’emploi du temps permet de repérer facilement les différents temps de la journée : les ateliers, les regroupements, les passages aux toilettes, la salle de motricité, les récréations. Il est essentiel en maternelle de respecter l’enchainement de ces temps car les élèves y sont accoutumés et ces temps sont souvent en interdépendance avec ceux des autres classes (ne pas se retrouver deux classes en même temps dans les sanitaires, libérer la salle de motricité à l’heure pour la classe suivante…).

Je mémorise aussi l’emploi du temps de l’ATSEM rattachée à la classe, pour savoir quand elle sera présente avec moi. Du moins je le fais quand je trouve un document l’explicitant clairement, ce qui est rare… et dommage car du coup, je constate souvent que les ATSEM sont bien moins dans la classe avec moi qu’elles ne le sont en temps ordinaire avec la titulaire.

Cher collègue titulaire :
J’adore quand…
• Tu affiches l’emploi du temps actualisé de la classe.
• Tu affiches l’emploi du temps de ton ATSEM.

3/ Observer les affichages du coin regroupement

Coin regroupement
Un coin regroupement

Les rituels de l’appel et de la date sont généralement matérialisés par des outils. Autres outils habituels : les outils régulateurs du comportement, les étiquettes-prénoms pour marquer sa présence en classe. Je les repère et j’essaie d’en comprendre l’utilisation : il ne faudra pas compter sur les élèves pour me guider, surtout qu’au premier regroupement, ils sont encore intimidés par ma présence dans leur classe.

4/ Consulter les cahiers et classeurs des élèves

Les cahiers des PoZ

Je regarde le contenu du cahier de vie, qui permet de savoir quels sont les comptines apprises, les albums lus, les thèmes abordés. Le cahier de liaison permet de savoir s’il y a eu des sorties récemment, par exemple. Je regarde aussi les classeurs ou cahiers dans lesquels sont archivés les travaux des élèves, ce qui me donne d’autres indices sur les activités couramment pratiquées dans la classe.

5/ Mémoriser les prénoms

Des étiquettes prénoms avec photos
Des étiquettes prénoms avec photos

Pas facile de comprendre un élève qui chuchote son prénom, la bouche dissimulée derrière son doudou, si ce n’est pas occupée par une tétine. J’anticipe en lisant plusieurs fois la liste des prénoms. Comme ça, quand un élève bredouille son prénom, j’associe ces quelques sons indistincts avec un des prénoms mémorisés.

J’observe également les étiquettes-prénoms que les élèves doivent utiliser pour marquer leur arrivée en classe. En PS et MS, il y a les photos dessus : excellent moyen de commencer à associer quelques visages à des prénoms.

Cher collègue titulaire :
J’adore quand…
• Ton cahier journal est facilement repérable.
• Tu disposes d’une liste à jour des élèves, avec si possible leur répartition par niveau, voire leur date de naissance (c’est important de savoir qu’un élève est un tout petit de 2 ans et 4 mois, dans une classe de TPS-PS, ou qu’un autre est un moyen de fin d’année, dans une classe de MS-GS).
• Tu disposes d’un trombinoscope de tes élèves (en affichage ou en document personnel glissé dans ton cahier d’appel par exemple).

Trombinoscope
Trombinoscope

6/ Préparer les ateliers

Si le collègue titulaire a laissé des indications concernant les ateliers du jour, je repère tout le matériel dont j’aurai besoin. Si c’est possible, je le rassemble pour pouvoir le retrouver facilement le moment venu.

Je cherche aussi s’il y a un affichage indiquant les groupes d’élèves, et je dresse une  liste des élèves pour chaque atelier, histoire d’être réactive au moment où je les lancerai. C’est souvent un moment d’agitation, alors autant l’anticiper au maximum.

Cher collègue titulaire :
J’adore quand…
• L’affichage des groupes est à jour. Je préfère avoir à éviter de gérer la réaction d’un élève de 4 ans qui insiste pour aller avec le groupe jaune, alors qu’il est affiché dans le groupe rouge. Il est peut-être effectivement passé dans le groupe jaune récemment ? Ou alors il veut simplement suivre son copain, ce qu’il fait régulièrement, et que toi, titulaire de la classe, tu sais gérer ?

Si j’ai des doutes sur la mise en place de certains ateliers, je repère dans la classe du matériel de remplacement : les caisses de jeux de construction (duplos, mobilos, kaplas, clipos…). Je peux aussi préparer des feuilles A5 pour un atelier de dessin, ou repérer les puzzles pour un atelier puzzle.

PoZ et ses cubes en bois

7/ Faire un tour en salle de motricité

C’est toujours utile de passer par la salle de motricité pour voir de quoi elle a l’air. Je regarde où est stocké le matériel, où les élèves doivent s’asseoir… Je repère le matériel qui sera nécessaire.

Ça y est, je suis prête !

PoZ karatéka

Petite note à l’attention des collègues titulaires

Cher collègue titulaire,
Ne me tiens pas grief…

• De modifier le contenu de la séance de motricité que tu m’as décrite dans ton cahier-journal. C’est compliqué de gérer un groupe classe de maternelle qu’on ne connait pas, encore plus en motricité. Je préfère parfois mettre en place une séance simple que je maitrise, si je repère le matériel adéquat dans la salle.
• De parfois remplacer un atelier prévu par un autre. Son déroulement peut te sembler évident, mais il ne l’est pas toujours pour la remplaçante que je suis même si tu as pris le soin de l’expliquer en détail.


Dans la série « Je remplace dans une classe inconnue » :

8 commentaires

  1. très bien cet article!
    ça permet de mieux comprendre les TR qui passent dans nos classes, merci Anyssa, je vais préparer et afficher un petit trombinoscope!

  2. J’ai la même routine que toi, exception faite de la mémorisation des prénoms.
    J’ai toujours eu beaucoup de mal à les mémoriser.

    Ce que je fais depuis cette année : j’associe à chacun une étiquette avec son étiquette :
    – soit le petit collier utilisé lors des sorties, lorsque je le trouve. Dans ce cas, il faut juste bien expliquer la chose aux enfants, qui sont alors étonnés de sortir de l’école, de partir…
    – si je ne trouve pas les colliers, je colle une étiquette sur le torse de chacun.

    Ouh, là ! On m’oppose quelquefois que je « marque » les enfants comme du bétail ! Ce n’est pas du tout le cas : avec ce système, je mémorise très vite les prénoms des enfants, je peux vraiment interagir avec eux en les appelant à chaque fois par leur prénom.
    Pour preuve : je connais généralement tous les prénoms à la récréation, au plus tard à midi.
    D’ailleurs, quand j’utilise les étiquettes, celles-ci ne tiennent pas très longtemps, et ce n’est plus un problème, j’ai eu le temps de mémoriser.

    Les quelques ATSEM récalcitrantes m’en ont même parfois félicitée.

    1. Author

      Je n’ai pas osé passer le cap de l’étiquette, justement pour la raison que tu soulèves (« marquage » des élèves). Mais l’envie m’a effleurée plus d’une fois. Parce qu’au final, le plus important, c’est de pouvoir nommer les élèves le plus rapidement possible. Cela facilite grandement la gestion du groupe, surtout dans les temps « hors classe » : couloirs, motricité, récréation.

  3. Bonjour et merci!
    Je suis nouvellement remplaçante et gràce à ton article je vais un peu moins flipper quand arrivera un remplacement en maternelle …

  4. Bonjour ! Tout d’abord merci infiniment pour tous ce que tu partages sur ton blog, c’est vraiment top 🙂 je suis nommée sur un poste de brigade cette année et tes articles « 20 minutes pour s’y préparer » sont pile ce qu’il me fallait. Je voulais savoir si tu as la version maternelle en pdf aussi car je ne la trouve pas sur l’article. Merci !
    Céline

  5. Merci pour toutes ces infos utiles pour les remplacements, il me tarde de lire « remplacement en élémentaire : les 20 premières minutes en présence des élèves. (à venir) », car j’avoue que cet article me réconforterait sûrement!


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